RELICS

— Vestiges d’un temps révolu.

Le père de mon père était un collectionneur ; boîtes d’allumettes, timbres, pierres semi-précieuses faisaient partie de ses trésors.
Enfant, je regardais tous ces objets méthodiquement classés avec fascination ; cela me paraissait très sérieux, et je m’étais mis en tête qu’une personne digne de considération se devait de faire partie du club des collectionneurs.

Je voulais sincèrement gagner le droit d’être une personne respectable, mais j’étais bien incapable de choisir un objet de désir en particulier.
J’ai donc décidé de tout garder — chaque bribe de micro-évènements (ticket de caisse, bout de nappe, caillou et autres richesses) était précieusement conservé et chéri. Il y a bien sûr l’amour des choses (formes, matières, fonctions) qui motivait ce choix, mais aussi toute la charge émotionnelle dont se paraît chaque fragment, créant autant de preuves de vie.

Sans vraiment m’en rendre compte, j’avais choisi ma collection : celui des souvenirs.
Mon trésor à moi est donc un vortex de madeleines que j’étoffe au quotidien, un merveilleux outil pour voyager dans le temps et le rendre malléable.

 
 
— aperçu de ma collection personnelle issue d’un imaginaire collectif autour des années 2000 :